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3 villages sur le front

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Création
Un spectacle
Avec les communes

Spectacle créé les 4 et 5 juin 2016
à Branscourt, Courcelles-Sapicourt
et Rosnay.

Textes de Sébastien Weber
Mise en scène de Élodie Cotin, Christian Termis et Raphaël Dubois
assistés de Lou Mary et Sébastien Weber.
Régie générale de Mazda Mofid
et Thierry Éveloy
Avec les habitants de Rosnay, Courcelles-Sapicourt et Branscourt
ainsi que le concours
de la troupe du Chaudron vagabond.
Contacts
Élodie Cotin
Johanne Lagonotte
06 46 43 49 89
johann.lagonotte[at]free.fr
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Texte

Trois communes

Branscourt, Courcelles-Sapicourt et Rosnay, ayant été lourdement marqués par la guerre 1914-1918, ont décidé d’unir leurs forces et leurs ressources afin de commémorer cet événement. C’est ainsi qu’en juin 2016, les trois communes proposent un festival sur trois jours qui rappelle qu’elles étaient toutes trois sur le front et qu’en dépit des destructions massives qu’elles allaient subir, la vie menait son cours en 1916. Trois événements sont proposés : une exposition et deux jours de spectacle théâtral.

Un spectacle participatif

« Notre projet est largement inspiré des spectacles participatifs inscrit dans la résidence artistique Par les communes, menée par le Parc naturel régional de la Montagne de Reims pour commémorer le centenaire de la “Grande Guerre”. C’est un projet qui consiste à commémorer la grande guerre autrement que par un simple défilé et un dépôt de gerbes afin de replonger les villageois et les spectateurs le temps d’un week-end à l’époque 1916, tout en valorisant notre patrimoine mémorial et cela grâce à l’aide de professionnels du théâtre : la Compagnie du Diable à 4 pattes. Ce projet artistique s’appuie donc sur un élan participatif collectif des habitants des trois villages prônant avant tout le mélange des générations. Les maîtres mots de ce projet sont la mutualisation, la rencontre et le partage. »

Les 3 Villages

Quelques répétitions…




Et le jour dit, sous la pluie…




Vidéo(s) : DA4P &  Les Fourberies des Patelins


Photographie(s) : Jean Rousseaux & Jean-Claude Liot

Aviation, amour et pissenlits…

Pierrot. – Ah, mais c’est tout comme je te le dis !

Charlotte. – Allez, je ne te crois pas.

Pierrot. – Tu as tort de ne pas me croire, puisque c’est la vérité. Je te dis la vérité.

Charlotte. – Tu ne me feras pas gober une chose pareille.

Pierrot. – Mais puisque je te le jure !

Charlotte. – Allez, allez, allez, Pierrot !

Pierrot. – Ah, mais ! Charlotte !

Charlotte. – Tss tss.

Pierrot. – Charlotte, veux-tu que je crache ?

Charlotte. – Pouah ! Mais quel dégoûtant !

Pierrot. – Tu sais bien que par chez nous, quand on crache, c’est qu’on dit vrai de vrai. Juré, croix de bois, si je mens, je vais en enfer.

Pierrot crache.

Charlotte, impressionnée. – Alors, ce n’est pas de la blague ? (Pierrot crache encore.) Tu l’as vraiment sorti de l’eau ?

Pierrot. – Mais oui, puisque je te le dis ! Pas plus tard que ce matin. De la rivière en bas. Il s’est pris une balle dans la carlingue. Il volait en rase-mottes. Il a atterri dans le champ des pommiers et pa-plank, pa-plank, pa-plank, cataclac et paf ! Il est allé se ficher dans la rivière. Moi, je vois ça, j’étais en train de ramasser des pissenlits, il y en a plein par là-bas, c’est bon avec des pommes de terre, j’en mangerais tous les jours, je vois ça, je me dis : « Oh, bon sang ! » et je cours, je cours, je me dis : « Le pauvre gars ! Le pauvre gars ! » J’arrive. Le tableau ! Il y a la tête de l’avion en train de boire la tasse et puis le cul qui pointe au ciel. « Oh la, oh la ! », que je fais. « Ça va, là-dedans ? » Pas un bruit. Oh la la ! Alors, j’y vais, les deux pieds dans la flotte, je me retrousse le pantalon quand même parce que, hein, j’ai fait lessive il n’y a pas deux mois, et il est là, dans son petit fauteuil, la tête comme ça…

Pierrot penche la tête sur le côté en tirant la langue et en poussant un râle.

Charlotte. – Ah, non, quelle horreur ! Et alors ?

Pierrot. – Je lui dis : « Oh hé ! Oh hé, monsieur, hé oh ? Oh ? »

Charlotte. – Et alors ?

Pierrot. – Alors, oh nom de Dieu, la trouille ! D’un coup, le voilà qui se redresse la tête, qui attrape sa mitrailleuse et puis qui gueule : « Salaud de Fritz ! Je vais t’avoir ! Je vais t’avoir, mon salaud, tu vas voir ! » Et ta-ta-ta-ta-ta ! Il commence à tirer dans la rivière. « Oh hé, monsieur, oh hé ! Oh hé, stop ! » que je lui fais. « Stop ! Stop ! » Alors, boum, il me regarde comme ça…

Charlotte. – Ouh la la ! Comme ça ?

Pierrot. – Comme je te dis. Et puis, il me fait : « Je ne suis plus vraiment en l’air, là, si ? » « Ah, non, ça non, vous n’êtes plus en l’air. » « Et je l’ai eu ? » « Qui ? » « Le Fridolin ? » « Euh, non. Par contre, je crois que vous avez descendu un brochet. » Il regarde autour de lui. Et puis tu sais quoi ?

Charlotte. – Quoi ?

Pierrot. – Il se met à rigoler.

Charlotte. – À quoi ?

Pierrot. – À rigoler.

Charlotte. – À rigoler ?

Pierrot. – Comme ça, tiens.

Pierrot se met à imiter Jean en train de rire, mais c'est assez moyennement réussi.

Charlotte. – Arrête, Pierrot, tu me fais peur.

Pierrot. – C’était pour te montrer.

Charlotte. – Oui, oui. Et il rigolait ?

Pierrot. – Ah, oui, ça, et puis de bon cœur alors ! Et puis au bout d’un moment, il m’a fait : « Bon, mon gars, tu me fais sortir de là ? » Alors, je l’ai aidé à sortir de son coucou. Et puis voilà.

Charlotte. – Eh ben eh ben ! Il n’y a pas à dire, ils sont quand même pas faits comme tout le monde, ces gars-là.

Pierrot. – Ah, non, ça, pas comme tout le monde. Déjà, moi, monter dans un truc en l’air comme ça, je ne voudrais pas.

Charlotte. – Ah, moi, j’aimerais bien.

Pierrot. – Ah, c’est nouveau, ça !

Charlotte. – J’imagine la sensation, ce que ça doit te faire là. Déjà qu’à la foire, à Reims, dans le grand manège…

Pierrot. – Ah, ben ça, si c’est pour vomir !

Charlotte. – Ah, tu es vraiment dégoûtant !

Pierrot. – Oui, peut-être bien, mais tu m’aimes un peu quand même, dis, hein ?

Charlotte. – Oh, arrête un peu avec ça ! Oui, oui, oui…

Pierrot. – Bon. Alors, tu viendras manger des pissenlits avec moi ce soir chez maman ?

Charlotte. – Pff…

Pierrot. – Ben quoi ?

Charlotte. – Oh, rien, mais bon, les pissenlits, hein…

Pierrot. – C’est délicieux, les pissenlits. Tu n’aimes plus ça ? Je changerai la sauce, si tu veux. Tu veux ?

[…]

PasTouch.fr — 7 juin 2016

3 villages unis pour la mémoire

Les habitants de Branscourt, Courcelles-Sapicourt et Rosnay se souviendront longtemps de ces trois jours de fêtes qui les ont plongés un siècle en arrière, en plein milieu du conflit de la Première Guerre Mondiale. A seulement quelques kms du front, la vie semblait cependant paisible dans cette contrée de l’ouest rémois, mais deux évènements inattendus ont quelque peu troublé la tranquillité des villages et de ses concitoyens : la visite d’une délégation de Députés et de Sénateurs, venus se rendre compte de la situation morale des troupes, et la traque d’un odieux déserteur qui défrisait les moustaches d’un capitaine de gendarmerie à l’odorat très subtil.

Ce serait compliqué de revenir en détail sur tout ce qui s’est passé, mais on a bien rit le samedi et le dimanche après l’émotion provoquée le vendredi soir par le monologue d’Elodie Cotin qui nous a fait intensément revivre l’horreur des combats, la réalité des hôpitaux de campagne, le ressenti des habitants pris dans la folie de ces événements qui les dépassent.

Malheureusement la météo est venue troubler la fête le dimanche après midi, pendant un court mais violent instant orageux. Le soleil est revenu bien vite pour que la fin de semaine se termine comme elle avait commencé : dans la bonne humeur.

Un grand bravo aux acteurs, petits et grands, évidemment en tenues d’époque et dont la plupart ressentaient le feu des planches pour la première fois. Ils étaient dirigés de mains de maîtres par la Compagnie du Diable à 4 pattes, créée justement par Elodie Cotin.

Chapeau bas aux municipalités de ces communes rurales voisines qui ont su se mobiliser pour réaliser ensemble cet audacieux projet dédié à la mémoire de nos anciens et qui entre évidemment dans le cadre du Label « Centenaire ».

 
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