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Les raisins de la révolte

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Création
Un spectacle des
Petits historiques foutraques

Créé le 14.X.2011
à la Villa Bissinger à Aÿ.

Mise en scène de Élodie Cotin
Texte de Sébastien Weber
et Élodie Cotin
Avec Françoise Jimenez / Élodie Cotin
Bernard Assier et Christian Termis
Lumière de Alexandre Viala
Costumes de Nataliya Latunova

1911…

Au début du XXe siècle, alors que le Champagne ne s’est jamais aussi bien vendu, la vallée de la Marne est le théâtre d’émeutes particulièrement violentes qui secouent le monde viticole et politique. La France découvre les conditions de vie misérables des premiers artisans de ce grand succès économique, les vignerons. C’est sur les cendres des maisons mises à sac que seront posées les fondations de la loi de 1927 qui définit la Champagne viticole telle qu’elle existe encore aujourd’hui ainsi que les statuts des premières coopératives.

Hautvillers – 14 octobre 2011

19 novembre 1911, les émeutiers d’avril ont été jugés et pour beaucoup condamnés. Dans le train Reims-Épernay, le juge d’instruction qui a instruit ces affaires se prépare à de nouveaux troubles avec le début de la grève des ouvriers viticoles. Une femme prend place dans le compartiment face à lui. S’engage un dialogue : d’abord anodin, l’échange tourne à la confrontation. Issue du milieu vigneron, elle ne partage pas le point de vue du juge. Que cache tant de véhémence ?


Photographie(s) : Michel Haumont - Alexandre Viala

Loiseau…



Vidéo(s) : Thimoté Costa

L'Hebdo du vendredi — 16/22 octobre 2015

Revivre la révolte champenoise des vignerons

Les raisins de la révolte a pour cadre les émeutes des vignerons champenois de 1911. Un pan de notre histoire locale resté dans la mémoire collective des Marnais et des Aubois puisque de ces événements a découlé la loi de 1917 fixant le périmètre de la zone d’appellation champagne. La mise en scène imaginée par la compagnie Le Diable à 4 pattes a pris le parti de situer l’action dans un compartiment du train Reims-Épernay dans lequel se retrouvent un juge, qui a instruit les affaires qui ont succédé aux troubles violents, et une femme, issue du milieu vigneron. Une cconversation s’engage, d’abord anodine puis véhémente, au cours de laquelle chacun expose ses points de vue. La Cie Le Diable à 4 pattes, créée en 2006 par Élodie Cotin et Edwige de la Brosse est implantée à Venteuil, au cœur même du territoire où elle exerce l’essentiel de ses activités. Sa méthode de travail est remarquable dans le sens où les spectacles écrits dans le cadre du projet Les petits historiques foutraques le sont en collaboration étroites avec les habitants. C’est une autre manière d’aborder le spectacle vivant qui est ainsi donnée puisque ce n’est plus le théâtre qui s’exporte à la campagne mais les villageois eux-mêmes qui nourrissent le trhéâtre. Le succès remporté lors des précédentes représentations témoigne d’une dynamique de terroir qui n’a besoin que de belles initiatives comme celles-ci pour exprimer toute son ampleur.

P.C

La Champagne viticole — Novembre 2011

Les raisins de la révolte sous les feux de la rampe

Un compartiment de train, trois personnages et une intrigue sur fond de révolte champenoise… Voici les ingrédients d’un spectacle intimiste, superbement mise en scène, sur un sujet qui reste encore présent dans les esprits des Champenois.


« Une guerre civile, une insurrection ! Des destructions qui se chiffrent en millions ! En une journée, des millions partis en fumée ! La ville d’Aÿ assiégée ! »

Cette réplique extraite de la pièce « 1911, Les raisins de la révolte » résume toute l’ampleur et la gravité des troubles qui ont secoué le vignoble champenois dans les années 1910. Cette période noire de l’histoire de la Champagne sert de toile de fond au spectacle présenté par la Compagnie du Diable à 4 Pattes, en résidence à la MJC Intercommunale d’Aÿ.

En 1911, alors que le champagne ne s’est jamais aussi bien vendu, la vallée de la Marne est le théâtre d’émeutes particulièrement violentes qui secouent le monde viticole et politique. La France découvre les conditions de vie misérables des premiers artisans de ce grand succès économique, les vignerons. C’est sur les cendres des maisons mises à sac que seront posées les fondations de la loi de 1927 qui définit la Champagne viticole telle qu’elle existe encore aujourd’hui ainsi que les statuts des premières coopératives.

Cette création théâtrale a pour décor le compartiment d’un train reliant Reims à Epernay et met en scène trois personnages : Léonie (Françoise Jimenez), une vigneronne, le juge François d’Estrer (Christian Termis) et le contrôleur (Bernard Assier).

Élodie Cotin, metteur en scène, assistée de Sarah Weber, invite le spectateur à remonter le temps jusqu’au 19 novembre 1911, date de la création du Syndicat général des ouvriers de la vigne.

« Ne pas juger, divertir et faire œuvre de mémoire »

À travers les propos échangés entre le juge et Léonie va se dénouer peu à peu un mystère qui constitue l’épine dorsale de la pièce. La petite histoire va ainsi prendre le pas sur la grande, laissant transparaître les véritables motifs de la présence de Léonie dans ce compartiment. Les textes d’Élodie Cotin et Sébastien Weber emmènent le spectateur à revivre ces moments douloureux de la Champagne, tout en ménageant un suspens savamment dosé.

Ce spectacle est le 4ème volet des Petits historiques foutraques de la Grande Vallée de la Marne, un projet soutenu par le Conseil général marnais. La démarche originale du Diable à 4 Pattes est de monter un spectacle en synergie avec une commune, en l’occurrence Hautvillers ici.

Créée en 2008, la compagnie est un collectif artistique qui s’est donné pour mission de travailler sur la mémoire collective. Précédant l’écriture, un travail de recherche (photographies, objets…), de documentation et de recueil de témoignages a eu lieu en amont, notamment avec l’aide d’Aurélie Melin, ethnologue détachée à la Villa Bissinger par la communauté de communes de la Grande Vallée de la Marne. Si les trois personnages sont fictionnels, les faits décrits sont bien réels.


« Nous avons tenté une mise en présence des grandes forces à l’œuvre à l’époque », précise Élodie Cotin. « Sans donner raison plus au négoce qu’aux vignerons, à l’Aube qu’à la Marne, ou aux tentatives de répression de la fraude par les vignerons, tentatives qualifiées de sabotage dans les rapports de police. Il ne nous appartient pas de juger, mais de divertir et de faire œuvre de mémoire. Le spectateur entendra toutes les parties en présence et instruira l’Histoire à sa guise. »

La première a eu pour cadre la Villa Bissinger à Aÿ, une ville qui fut le théâtre des exactions de 1911. Des représentations ont eu également lieu à Hautvillers et Mutigny, mais d’autres levers de rideau peuvent être envisagés dans des communes intéressées pour accueillir ce spectacle commémorant le centenaire de la révolte champenoise.

Michel Haumont


La Vigne — Février 2012

Les Raisins de la Révolte, l'histoire au théâtre

En Champagne, une pièce de théâtre retrace la révolte des vignerons en 1911. Saluée par tous les publics, elle permet au monde viticole de se réapproprier son histoire et les fondements de sa réussite actuelle.

Rares sont les pièces de théâtre qui ont pour seul objet la viticulture. La compagnie Le diable à 4 pattes, de la MJC intercommunale d’Aÿ (Marne), en présente une : « 1911, les raisins de la révolte ». Elle célèbre à sa manière les 100 ans de la révolte des vignerons champenois. En 1911, les ventes de champagne sont florissantes mais les vignerons sont dans la misère. Le négoce privilégie l’achat de moûts provenant d’autres régions. Il introduit même du cidre dans ses assemblages !

Le 11 avril 1911, les viticulteurs apprennent que l’aire délimitée, votée au Parlement en 1908 mais non respectée, va être modifiée. Furieux, ils se révoltent, montent des barricades, brûlent des maisons et exigent que seuls les raisins produits en Champagne puissent servir à l’élaboration du champagne. L’armée réprime brutalement la révolte. L’histoire retient que les émeutes n’ont fait aucune victime. Et pourtant, un vigneron arrêté s’est donné la mort en prison. Les deux auteurs de la pièce, Élodie Cotin et Sébastien Weber, ont choisi de situer toute l’action dans un compartiment du train Reims-Épernay. Le juge François d’Estrer, qui instruit le procès des vignerons émeutiers, s’installe. Léonie, une viticultrice, prend place en face de lui. « Il fallait mettre en scène un vigneron, souligne Sébastien Weber. Mais pour lui répondre, nous n’avons pas choisi un négociant. Le jeu aurait été trop convenu. Nous avons préféré un juge qui défend l’opinion du négoce d’une manière plus large. »

Un dialogue s’installe, d’un ton badin. Au début, les arguments du juge dominent ceux de cette femme d’allure si simple. Mais quelques répliques montrent assez vite que Léonie a du répondant et qu’elle ne se laisse pas impressionner par le juge.

« Nous autres, on a manqué de jugeote »

L’échange prend rapidement une tournure politique. « Ceux d’en face sont plus malins, » admet Léonie. « Ils ont compris bien avant nous qu’y fallait champagniser. Que sur la marge entre le prix du raisin et celui de la bouteille, on bâtit des empires. Oui, nous autres, on a manqué de jugeote à fermer nos pressoirs et à nous en remettre entre ces mains-là, vous avez mille fois raison. » Et peu à peu le spectateur comprend que Léonie n’est pas dans ce train par hasard… Les auteurs n’ont pris parti pour aucun des deux bords. Ils mettent en avant l’individualisme des vignerons et leur manque de discernement à travers les propos de Léonie. Et soulignent l’absence de scrupule du négoce qui importe impunément du vin d’autres régions alors que la délimitation existe depuis 1908. « Il fallait être très précis, car nous jouons dans les villages où s’est déroulée la révolte, » commente Élodie Cotin. « Nous n’avons pris aucune liberté avec les faits. »

Cette pièce a déjà été jouée dans plusieurs villages de la communauté de communes d’Aÿ. Le Syndicat des vignerons de Champagne a réservé cinq soirées fin janvier pour ses adhérents et plusieurs représentations sont prévues au printemps. Comme aime à le préciser Élodie Cotin : « Cette révolte a conduit au respect de la délimitation, ainsi qu’à la naissance de l’appellation, des coopératives et du syndicat des vignerons. C’est quand même très rare, une révolte qui aboutit… »

Aude Lutun

L'Union — 16 Janvier 2012

Le SGV invite ses 20 500 adhérents au théâtre

La révolte des vignerons de 1911 brûle les planches

Pour fêter et prolonger la Saint-Vincent, le Syndicat général des vignerons invite ses 20 500 adhérents à voir la pièce « 1911, Les raisins de la révolte » dans cinq communes des grandes régions viticoles de la Champagne. Coup d’envoi jeudi à Epernay.

« La Saint-Vincent en Champagne est l’occasion pour les vignerons d’un rassemblement hors du commun au début de chaque année » constate Florence Oudiette, responsable de la documentation au SGV (Syndicat général des vignerons). « Les confréries, sous leurs couleurs, fêtent dans les villages leur saint patron de la vendange passée et se mettent sous sa protection pour tous les travaux de l’année à venir. »

Un moment propice à véhiculer les valeurs collectives : la construction de l’appellation. « Sans les vignerons, il ny aurait pas d’appellation. Le collectif est une des valeurs véhiculées dans la pièce. Une valeur intéressante, puisque c’est la nôtre » complète Florence Oudiette.

À l’occasion du centenaire des événements qui ont marqué la Champagne en 1911 et pour fêter la Saint-Vincent, le SGV invite ses 20 500 adhérents à assister à une représentation de « 1911, les Raisins de la Révolte », dans l’une des cinq communes des grandes régions viticoles de la Champagne choisies pour les accueillir.

Jeudi, à Épernay, la première, mais aussi la sixième représentation orchestrée par le SGV, est plutôt reservée au personnel, aux élus, administrateurs et présidents de section, soit 600 personnes attendues.

Le SGV est partenaire de cette création de la Compagnie « Le Diable à 4 Pattes » en résidence à la MJC d’Aÿ.

Une histoire vraie

Cette pièce mise en scène par Elodie Cottin est une histoire vraie, même si les noms et les lieux ont été changés par égard pour les familles.

Le synopsis amène le spectateur, sous un angle un peu mystérieux, à vivre la grande histoire des événements qui ont marqué la Champagne cette année-là, de l’apparition du phylloxéra jusqu’au soulèvement d’avril. Le champagne se vend – déjà – bien en 2011. Les vignerons sont les premiers artisans de ce grand succès économique

Pourtant, des émeutes enflamment la vallée de la Marne. La France découvre les conditions de vie difficiles des vignerons, pourtant artisans de ce succès économique.

C’est sur les cendres des maisons mises à sac en 1911 que seront posées les fondations de la loi de 1927. Une loi qui définit la Champagne viticole telle qu’elle existe encore aujourd’hui, ainsi que les statuts des premières coopératives.

Un huis-clos dans un wagon

Nous sommes le 19 novembre 1911. Les émeutiers ont été jugés et, pour la plupart, condamnés.

Dans le train Reims-Épernay, trois personnages : un juge d’instruction, une femme et le contrôleur. Un huis-clos d’une heure quinze s’engage dans un wagon. Si Christian Termis et la rémoise Françoise Jimenez sont des intermittents du spectacle, Bernard Assier, qui a le rôle du contrôleur, est un agriculteur-viticulteur de Givry-lès-Loisy à la retraite. Sur les planches depuis six ans avec la troupe « Le Chaudron », il tire partie à la fois de son expérience de responsable de coopérative et de comédien amateur.

« Quand on monte à une tribune, on fait aussi un peu de théâtre, non ? » Ce passionné d’histoire apprécie le thème de la pièce. « La révolte des vignerons est un mouvement qui a été lourd de conséquences, avec des prises de position positives pour l’avenir. »

Six représentations dans la région

Tous les adhérents sont invités à assister à l’une des représentations, chaque invitation est valable pour deux personnes. Il est possible de s’inscrire avec un bulletin disponible sur la page d’accueil du site du SGV : www.sgv.champagne.fr à retourner avant le 19 janvier.

Le coup d’envoi a lieu jeudi 19 janvier à 19 heures au palais des fêtes d’Épernay, séance réservée au personnel du SGV, à ses élus et administrateurs.

    Pour les adhérents, cinq dates sont fixées : à eux de choisir.

  • Lundi 23 janvier à 19 heures salle des fêtes de Jonchery (pour la Vallée de la Marne).
  • Mardi 24 janvier à 19 heures salle des fêtes de Vert-Toulon (pour le Sézannais et le Vitryat).
  • Mercredi 25 janvier à 19 heures salle des fêtes de Ludes (pour la Montagne de Reims).
  • Jeudi 26 janvier à 19 heures salle des fêtes de Dormans (pour l’Aisne).
  • Mardi 31 janvier à 19 heures à la coopérative de Ville-surArce (pour l’Aube).

Fabienne Nouira-Huet

L'Union — 17 Janvier 2012

DAMERY : en souvenir de la révolte

En 1911, Damery, Venteuil et tout le secteur furent le théâtre d’événements graves.

En 2011, Venteuil puis Damery pour le 100e anniversaire ont présenté une exposition rappelant ces troubles qui, 15 ans plus tard, ont amené la loi de 1927 qui ·définit la Champagne viticole.

Dans ce contexte, il était logique que le secteur dameriat reçoive à son tour la pièce de théâtre créée pour l’occasion par la compagnie Le diable à quatre pattes.

La pièce se situe en novembre 1911 alors que les affaires du début d’année ont été jugées. Un juge et une femme confrontent leurs opinions divergentes sur les événements.

Un dialogue de plus d’une heure qui tient le public en haleine et lui fait découvrir ces temps difficiles.

En accord avec les communes de Fleury-la-Rivière et Venteuil, Damery accueillera le vendredi 20 janvier la pièce « Les raisins de la révolte » à 20 h 30 à la salle des fêtes.

Entrée 10 euros.

La Marne Agricole — 10 Février 2012

Le diable, la révolte et les raisins

THÉÂTRE : les auteurs Élodie Cotin et Sébastien Weber ont écrit une pièce en souvenir des événements de 1911. « Les Raisins de la Révolte » avec la compagnie du « Diable à 4 pattes » sillonnent la Champagne en faisant œuvre de mémoire.

Fin janvier, vers 15 heures dans la salle des fêtes de Ludes, l’équipe technique s’affaire tranquillement à régler les lumières pour la représentation de la pièce « Les Raisins de la Révolte ». Un peu plus tard, les trois comédiens, Françoise Jimenez, Christian Termis, Bernard Assier arrivent en compagnie d’Élodie Cotin, responsable de la mise en scène, dans une ambiance bon enfant délicieusement détendue.

Mémoire collective

Notre compagnie, le Diable à Quatre Pattes a vu le jour en 2008. Nous travaillons sur la mémoire collective, explique Élodie Cotin. Nous nous efforçons de rencontrer les habitants d’une commune afin de collecter différents témoignages qui nous servent ensuite pour l’écriture d’un spectacle, qui ne prend pas toujours une forme théâtrale ». Voilà trois ans que la compagnie est en résidence à la MJC Intercommunale d’Aÿ, en concentrant ses efforts sur les villages de la communauté de communes de la grande vallée de la Marne. La pièce « Les Raisins de la Révolte » constitue le 4ème volet. La première représentation s’est déroulée le 14 octobre 2011 dans le cadre de la Villa Bissinger. À noter que les trois comédiens sur scène ont déjà collaboré aux précédents spectacles.

Le projet a été porté par les deux auteurs, Élodie Cotin et Sébastien Weber, ainsi que par Edwige de la Brosse, en charge des relations artistiques et avec les communes, aidant ainsi à faire progresser les idées des membres de la compagnie. Quant à l’écriture, chacun dispose de son domaine de prédilection, Sébastien Weber s’occupant plutôt des recherches dans le cadre politico-historique, et Élodie Cotin donnant libre cours à son talent de dialoguiste.

Écriture à 4 mains

« Nous avons effectué un travail en trois temps, poursuit Élodie Cotin. Tout d’abord d’importantes recherches historiques, notamment la lecture des minutes de procès, car nous nous sommes consacrés à un sujet très précis et il fallait que nous respections la vérité. Ensuite, il a fallu trouver une histoire. Nous sommes donc entrés dans un guêpier afin d’organiser un équilibre permettant d’entendre toutes les forces en présence, avec un juge qui est a priori impartial, un employé des chemins de fer, et une femme issue du milieu vigneron. Il s’agit de personnages fictionnels à l’intérieur d’une histoire réelle, cela nous a permis de pousser très loin les opinions, avec les détails de toutes les oppositions. »

Enfin, les auteurs ont pris intérêt pour ce que racontait la révolte de 1911. Un siècle plus tard, ils se sont demandés quel avait été l’impact sur le statut des vignerons, la limitation du territoire viticole, la production, et l’importance de cette forme de lutte des classes. « Une vérité quasi universelle, insiste la responsable de la mise en scène. Nous avons l’espoir que cette pièce ait du sens et suscite de l’intérêt pour les personnes extérieures à la Champagne. Que ce soit un élément pour comprendre ce qui s’est passé, et comment s’est organisé le présent. »

Tout est prêt pour la représentation, il n’y a plus qu’à attendre les trois coups et le lever du rideau !

Intrigue viticole

L’action se déroule le 19 novembre 1911, les émeutiers d’avril ont été jugés et pour beaucoup condamnés. Dans le train Reims-Épernay, Françoi d’Estrer, le juge d’instruction qui a instruit ces affaires se prépare à de nouveaux troubles avec le début de la grève des ouvriers viticoles. Il discute avec un employé des chemins de fer. Une femme prend place dans le compartiment face au juge. S’engage un dialogue : d’abord anodin, l’échange tourne à la confrontation. Issue du milieu vigneron, Léonie ne partage pas le point de vue du juge. À travers ce dialogue, le spectateur est amené à vivre la grande histoire de la révolte, depuis ‘apparition du phylloxéra jusqu’aux grandes émeutes d’avril 1911.

Pour ce huis clos, les auteurs se sont demandés comment établir le dialogue, de manière que les spectateurs soient embarqués dans le train en même temps que les.comédiens. « Il a fallu principalement mesurer les coups de théâtre et soigner la direction d’acteur, précise Elodie Cotin. Car la pièce est relativement écrite. Le public pouvait s’attendre à une célébration ou une reconstitution historique des événements de 1911, or, avec Sébastien Weber, nous avons voulu que la pièce se déroule huit mois après la révolte, le temps que tout se pose et que s’ouvrent les perspectives pour l’avenir, au moment de la création de l’interprofession. C’est à la fois théorique et concret. » Les auteurs distinguent trois parties distinctes dans leur création. Une phase centrée sur l’Histoire, une autre sur le drame de la femme, et la dernière théorique et d’opinion. « Cet aspect tient du théâtre politique au sens où cela intéresse la cité », confie Elodie Cotin.

Sasha Terguev

L'Union — 6 Février 2012

VANDIÈRES : La salle de tirage inaugurée

La coopérative l’union champagne l’Argentaine de Vandières, forte de 170 adhérents qui totalisent 175 hectares, vient par le biais de son président Pascal Fauvet de convier tous les coopérateurs, salariés, élus et amis à venir inaugurer la nouvelle salle de tirage/dégorgement, où vont passer entre 800 000 et un million de bouteilles par an.

Construite à l’emplacement de l’ancien quai, ce nouvel aménagement s’ajuste à la cuverie d’une capacité de 30 000 hectolitres, jus issu des quatre pressoirs de 12 000 kg et de deux autres d’une capacité de 8 000 kg.

Ils étaient nombreux au rendez-vous vendredi soir, attentifs aux propos tenus dans cette coopérative créée en 1955, qui emploie cinq salariés à temps complet et voit ses effectifs multipliés par huit durant les vendanges.

Une salle au respect des normes

Cette inauguration a mis à l’honneur Yves Plekhoff, rentré au conseil d’administration en 1976, devenu président en 1978, place qu’il a occupé jusqu’en 2002. Président d’honneur depuis 2006, Yves Plekhoff vu une plaque être dévoilée à son nom.

Vendredi soir, tous fêtaient surtout l’aboutissement d’importants travaux, pour une salle qui respecte les normes actuelles et offre une bonne qualité de travail.

La soirée s’est terminée en compagnie des comédiens de la troupe du Diable à quatre pattes, en résidence à la MJC d’Ay, qui sont montés sur scène pour interpréter « les Raisins de la révolte », résumant toute l’ampleur et la gravité des troubles qui ont secoué le vignoble champenois en 1911.

Alors que le champagne ne s’était jamais aussi bien vendu, la vallée de la Marne avait été le théâtre d’émeutes particulièrement violentes qui secouèrent le monde viticole et politique. La France découvrit les conditions de vie misérables des premiers artisans de ce grand succès économique, les vignerons. C’est sur les cendres des maisons mises à sac que furent posées les fondations de la loi de 1927, qui définit la Champagne viticole telle qu’elle existe encore aujourd’hui ainsi que les statuts des premières coopératives.

Les trois comédiens sur scène ont su admirablement recréer l’époque, et ont emmené avec eux les spectateurs conquis.

L'Union — 21 Octobre 2011

HAUTVILLERS : La révolte des vignerons plébiscitée

La compagnie Le Diable à 4 Pattes a encore fait vibrer le public en présentant à Hautvillers « les Raisins de la révolte » mis en scène par Élodie Cotin. Le succès est tel que plus aucune place n’était disponible. Servi par des acteurs de talent, ce huis clos évoque la détresse d’une profession révoltée face à la crise, d’un vignoble ravagé par le phylloxera, l’ordre et le désordre des lois, le profit et la fraude dans une période qui a bouleversé le monde de la viticulture avant de retrouver une certaine sérénité.

La lutte des classes renvoie à des situations d’intérêts contradictoires et la pièce égratigne en appuyant sur la corde sensible entre l’amour du travail de la vigne et l’immense appétit financier qu’elle suscite. L’émotion est palpable et la pièce plébiscitée.

Pour la MJC Intercommunale d’Aÿ c’est un succès, une troisième représentation est prévue à Mutigny vendredi.

L'Union — 7 septembre 2012

Culture éclectique dans tout le département

Le festival Itinéraires revient, et propose une vaste programmation en investissant des sites précieux partout dans la Marne.

VALMY, prochain arrêt. C’est ici, au cœur d’un symbole historique, que le festival Itinéraires 2012 observera une nouvelle pause, demain samedi, la troisième depuis l’ouverture de cette 14e édition, le 25 août.

Valmy donc, et son église, que le festival invite à découvrir tout en se laissant emmener par l’œuvre de Claude Debussy revisitée par les mains virtuoses du pianiste Yaron Herman. L’occasion tant de profiter d’un artiste reconnu de la scène jazz et classique actuelle, que de visiter des lieux « confidentiels ou insolites » du patrimoine rural marnais. Car tel était, et tel est toujours l’esprit de cet événement organisé par le conseil général et décliné en étapes jusqu’au 14 octobre. À chacun de choisir le lieu dans lequel il compte faire son voyage artistique et patrimonial. Car si les spectacles se suivent pendant plusieurs semaines, ils ne se ressemblent pas.

Aux quatre coins de la Marne

Créé en 1999, le festival a d’ailleurs évolué au fil du temps. À l’origine, il proposait des concerts classiques généralement dans de petites églises en milieu rural ainsi qu’un cycle de conférences historiques sur la Révolution, un volet abandonné depuis 2006, au profit d’une programmation plus diversifiée, tant dans les spectacles proposés que dans les lieux explorés. À noter que depuis ses débuts, l’événement a visité quelque 80 communes. L’un des objectifs étant de faire découvrir les quatre coins du département et des sites insolites ou peu connus en milieu rural.

Après Valmy, le festival se poursuivra dans l’ancienne salle des pressoirs du château de Montebello à Mareuil-sur-Aÿ le samedi 15 septembre, Vivaldi, Jean Barrière et jacques Offenbach seront interprétés par Catherine Robert et Antoine Pierlot, deux jeunes instrumentistes prometteurs.

Autre lieu, autres mœurs, c’est le théâtre qui prendra le relais le vendredi 21 septembre, à l’église de Pontgivart, à Auménancourt. Il y sera question d’un thème qui a occupé le devant de la scène l’an dernier dans la région : les révoltes des vignerons en 1911. Sur scène : trois acteurs dans le compartiment d’un train qui relie Reims à Epernay. Le juge qui a instruit les dossiers à l’encontre d’émeutiers du monde viticole engage un dialogue avec une passagère, le temps que défilent les événements qui vont embraser la Champagne d’alors…

Concert symphonique de clôture

Poésie et chanson française pendront le relais avec Barcella le samedi 22 septembre, dans la halle du marché de Sézanne. Cette construction, inspirée du modèle des anciennes halles Baltard à Paris, fera d’ailleurs l’objet d’animation dans l’après-midi avant le concert. Un spectacle ciné-concert prendra le relais le dimanche 23 septembre à l’abbaye de Trois-Fontaine-l’Abbaye. Sur scène : un quatuor de musiciens-comédiens-bruiteurs accompagnera en direct deux courts-métrages du cinéma muet d’Harold Lloyd. Mais Itinéraires 2012 n’oublie pas les plus petits avec « Bynocchio de Mergerac », un conte pour enfants mettant en scène deux personnages farfelus, au parc Nature et Loisirs à Sept-Saulx le dimanche 30 septembre.

Le samedi 6 octobre à l’église Saint-Martin, à Dommartin-sous-Hans, place au duo jazz composé de Sébastien Texier au saxophone et Claude Tchamitchian à la contrebasse, puis à conte musical. « Un safari arctique », à la ferme du Châtel, à Aulnay-l’Aître, le dimanche 7 octobre. Pour clore cette 14e édition, l’orchestre de l’opéra de Reims investira le centre vinicole Nicolas Feuillatte à Chouilly le dimanche 14 octobre pour un concert symphonique.

J.G.-A.

La fraude…

Le juge. – Ah, la fraude, la fraude ! La belle affaire ! Qu’il y en ait eu, personne ne dit le contraire. Et il est incontestable que les pouvoirs publics ont failli à faire respecter des lois qui de toute façon étaient insuffisantes. Mais la fraude, cela n’est rien. La fraude est la conséquence du phylloxéra, du mildiou, de la grêle, des orages et… et des vignerons eux-mêmes. Mais oui ! Sauf votre respect, mon cher. Ah, c’est qu’ils s’entendaient à merveille, les négociants et les vignerons, quand le soleil brillait. Vers 1850, quand le Paris-Méditerranée a commencé de rouler, les vins du Midi ont inondé Paris ! Les petits rouges de Champagne, qui suivaient lentement le cours de la Marne, en dix ans ça a été fini. Mais, Dieu merci, de par le monde comme en France, le Champagne — le vin des noces et des bordels, si vous me passez l’expression —, le Champagne se vendait chaque année mieux que la précédente. Des millions de bouteilles, des dizaines de millions de bouteilles. Et le rouge devint blanc. Dans toute la vallée. Les négociants poussaient à la roue, certes, mais est-ce qu’on leur résistait ? Non, assurément non. On s’en remettait à eux. Au point de n’avoir bientôt plus qu’eux pour écouler la production et même pour la stocker. Combien de cuves détruites, de pressoirs laissés à l’abandon ? Six cents francs la pièce de vin. Même si c’était trois fois moins qu’à Aÿ, c’était mieux que jamais. Et ce n’est pas fini, les prix montent : on veut boire encore plus, dans les cours, les cabarets, en Russie, en Amérique ! Le travail est dur, oui, mais il rapporte : le ciel est clément, la terre est généreuse : c’est une pluie d’or sur le pays ! Le vigneron n’a pas la tradition du bas de laine. Pas cigale, non, mais pas fourmi pour autant. Sauf votre respect. On a vu pousser de somptueuses demeures, à colonnades pour certaines, des maisons de pacha. Et pourquoi pas, pourquoi pas ? Une pluie d’or… Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et patatras ! Vingt ans de malheur ! Vingt ans de grêle, d’orages, de mildiou, de crues ! Vingt ans de coups du sort, de coups du ciel. Six cents francs, cinq cents francs, deux cents francs, quatre-vingts francs, plus rien, néant ! Que peut-on contre les orages, la grêle, les crues ? Presque rien. Contre le mildiou ? Autant qu’on peut et l’on ne peut pas toujours grand’ chose. Le plus étonnant, c’est que ces gens, des gens de la terre, se soient étonnés de ce que cette terre ne soit que de la terre. Pris à leur propre piège, les voilà qui grognent contre ceux-là mêmes qui ont fait leurs beaux jours. Le pompon, c’est le phylloxéra. Le phylloxéra arrive dans la Marne, en 1890, les autorités préfectorales s’empressent de créer un syndicat pour lutter contre lui. Et qu’entend-on dans les vignes ? « Le phylloxéra, c’est les négociants ! » Il y a quelque chose là-dedans de — sauf votre respect — de profondément bête. C’est Louis Pasteur qu’on accuse d’inoculer la rage ! Parce que les négociants faisaient ce qu’il fallait pour se maintenir, qu’ils fixaient les prix, les vignerons n’ont pas pu imaginer une seconde que leur présence au sein du syndicat puisse être motivée par autre chose que l’intention maligne, perfide de les dépouiller de leurs vignes. L’insecte est partout, les vignes crèvent et Monsieur René Lamarre ne trouve rien de mieux à faire que de créer une liste d’opposition au syndicat anti-phylloxérique ! Fameuse Révolution Champenoise ! « Les négociants affament le peuple de la vigne ! Méfiez-vous du négociant, c’est le Diable ! C’est lui qui, sous couvert de syndicat, répand le terrible fléau pour vous ruiner et s’enrichir ! Sus au négociant ! » Et patati et patata ! Un artiste qui aurait eu à tracer le portrait d’un négociant d’après ces témoignages n’aurait pu le peindre autrement que vautré sur un tas d’or et suçant les os de ses dernières victimes. Je pose la question. Est-ce que le chemin de fer qui depuis Marseille inondait le Nord avec les vins du Midi fut attaqué par les vignerons Champenois ? Non. Car alors le négociant représentait le salut, ni plus ni moins. Les vignerons sont contre. Contre tout. C’est viscéralement qu’ils se méfient les uns des autres. S’unir pour lutter contre un fléau naturel ? Allons donc, c’est au-dessus de leurs forces. Mieux vaut enterrer un crapaud vivant sous la hoque, désigner un bouc émissaire et tout démolir. Qu’on me montre qu’il y ait eu ne fût-ce qu’un embryon de solidarité entre eux en dehors de cette opposition absurde au syndicat et de ces explosions de rage. Au bal, les pucelles d’Aÿ n’auraient pour rien au monde accordé une danse à un Venteuillat. Quoi ! la pièce de vin d’Aÿ, c’est mille cinq cents francs, celle de Venteuil trois fois moins. Et je ne parle pas d’une union avec les vignerons de l’Aube ! Non. Les vignerons sont arcboutés à leurs lopins au delà desquels ils ne voient rien. Ils dressent des murs autour de leur cour pour qu’on ne voit pas leurs sous quand ils en ont : et quand ils n’en ont plus, ou font mine de ne plus en avoir, ils exhibent leurs guenilles en pleurnichant et en montrant les dents.

Moi, je peux…

Léonie. – Monsieur le juge, si des pensées l’ont conduit à se tuer, soyez certain que ce ne sont pas celles que vous imaginez. Je vous ai écouté tout à l’heure. Je vous ai laissé parler tout votre soûl, vous avez eu tout le temps pour exposer votre pensée, pour étaler votre mépris. Mais prétendre savoir ce à quoi Loiseau a pensé cette nuit-là, derrière les barreaux, ça non, vous ne pouvez pas. C’est bien au delà de ce que vous pouvez.

Le juge. – Parce que vous, vous…

Léonie. – Oui, moi, je peux. Je peux vous dire à quoi il a pensé. Je peux vous le dire parce que tous, tous on l’a pensé, durant des années, durant des années nuit et jour. Et pendant les évènements aussi on y a pensé : on y a pensé quand on cassait le matériel. Quand on a crevé les tonneaux et quand on s’est jetées, nous autres les femmes, en travers des chevaux pour couper la charge de vos dragons. On y a pensé quand on bloquait les gares, chaque fois qu’on entendait le tocsin, chaque fois qu’on voyait une fusée paragrêle monter dans le ciel. Et on y a pensé encore en marchant sur la ville, tous ensemble, en chantant la Champenoise. Et avant ça, on y a pensé quand on était obligé de donner un bakchich au pressoir, des fois que notre tête ne reviendrait pas et que notre raisin on nous l’achèterait huit francs alors qu’à l’autre on en donnerait onze. On y a pensé surtout quand on regardait la gamelle de nos gamins comme un malheur qu’aurait pas de fond. Et pour tout vous dire, j’y pensais encore tout à l’heure quand vous avez regardé ma robe. Vous portez un costume à la mode, un complet je crois qu’on appelle ça. Et quand vous tournez les feuilles de votre journal, c’est impeccable. Nous, ça finit toujours en chiffon. Vous voulez savoir à quoi Loiseau pensait, monsieur le juge ? Il pensait qu’il était en prison parce qu’on lui reprochait de ne pas avoir été un bon citoyen. On lui disait que c’était un pilleur, un voleur, on lui disait ça alors qu’il n’avait fait que détruire la fraude, alors que les gendarmes qui l’avaient arrêté lui, laissaient en toute impunité les gens se remplir l’escarcelle avec du vin importé, l’affamant au passage, lui et tous ceux que vous traitiez tout à l’heure de criminels et d’ignorants. Parce que vous voyez, monsieur le juge, un bon citoyen, au final, c’est un homme qui mange à sa faim. Parce que ce n’est seulement qu’après, qu’on peut parler. Parce que ce n’est qu’après seulement, qu’on peut penser à mettre les mômes à l’école et à leur apprendre les bonnes manières. Un homme qui a faim, monsieur le citoyen de la justice, un homme qui perd son ouvrage, rapport que les vignes coûtent plus chères à cultiver qu’elles ne rapportent, au final, un homme qui a faim et qui voit que son travail rapporte gros à ceux qui mangent plus qu’à leur faim tous les soirs, ça ne peut pas être un bon citoyen. Ça devient un révolutionnaire. Le monde ne se change pas par plaisir, monsieur le citoyen de la justice, il se change par nécessité. Qu’on tue par la faim ou par la guerre, on tue, monsieur, on tue. Alors oui, ceux d’en face sont plus malins. Ils ont compris bien avant nous qu’y fallait champagniser. Que sur la marge entre le prix du raisin et celui de la bouteille dans les salons, on bâtit des empires. L’instruction on vous dit, ça a du bon. Oui, nous autres, on a manqué de jugeote à fermer nos pressoirs et à nous en remettre entre ces mains-là, vous avez mille fois raison. C’est triste à dire, mais ceux qui pensent, ils pensent pour le mal, souvent. On n’a pas pensé, on est resté accrochés à nos vignes, on n’a pas regardé plus loin que le bout de notre nez, et quand on a vu comme ça que le gâteau nous échappait, on a compris que c’était trop tard. Mais le problème n’est pas là, monsieur le citoyen de la justice. On peut abêtir les gens, mais pas les crever par centaines. Sinon, ces centaines-là, ça devient des marées humaines. Rien à perdre je vous dis. On a calanché des maisons qui n’étaient pas fautives ? La guerre, je vous dis. Celui qui a à manger, il a tort quand toi tu crèves de faim. C’est tout. On nous a dit que les histoires de délimitation du vignoble étaient réglées. On a même fait une fête partout. C’était le préfet qui l’avait demandé. « Soyez heureux, c’est fait, la loi est là ! La fraude n’a qu’à bien se tenir ! Plus moyen d’entrer une grappe en douce dans le pays ! » Nos ventes allaient remonter, on aurait besoin de nous, de nos raisins, c’était mécanique. Et bâm ! Voilà que le onze avril, une autre loi dit le contraire ! Et c’est un télégramme qui nous l’apprend. Et encore, par accident ! Mais on nous prend pour des bêtes… Pour pire que des bêtes ? Et puisque vous l’avez enfermé pour avoir osé réclamer la justice et un peu d’équité, ce mauvais citoyen-là, monsieur le juge, il a pensé que ce n’était pas la peine de continuer. Voilà ce qu’il a pensé. Alors oui, il y a eu un mort. Auquel viennent s’ajouter tous ceux qui sont morts d’avoir trimé quatorze heures par jour pendant vingt ans de malheur, de grêle, de crue, de phylloxera et de tout ce que vous voudrez. Et tous leurs enfants qui n’ont pas poussé plus haut que des échalas faute de soupe. Et ceux qui sont morts dedans, parce qu’ils n’avaient plus rien, même pas un tout petit espoir, et qui se sont jetés de toute leur âme contre les portes, les grilles, les dragons, bâtons à la main, parce qu’il n’y avait plus que ça à faire. Plus que ça…

26 représentations


Le 6 novembre 2016 à 16 h 00
À la Salle des Fêtes de Venteuil (51)

Le 16 octobre 2015 à 19 h 00
À la Salle des Fêtes de Louvois (51)

Le 15 octobre 2015 à 19 h 00
À la Salle Sabine Sany de la MJC Intercommunale de Aÿ (51)

Le 15 octobre 2015 à 15 h 00
[scolaire] À la Salle Sabine Sany de la MJC Intercommunale de Aÿ (51)

Attention : représentation pour les scolaires.


Le 28 juin 2015 à 15 h 00
Salle des Fêtes de Venteuil (51)

Le 21 septembre 2012 à 20 h 30
Festival Itinéraires - Conseil Général de la Marne, Auménencourt (51) Affiche Festival Itinéraires

Le 20 juillet 2012 à 19 h 00
Coopérative Viticole, Chamery (51)

Le clocher de l'église de Chamery

Le 1 juin 2012 à 19 h 00
Maison du Parc, Parc Naturel Régional de la Montagne de Reims, Pourcy (51)

Le 21 mai 2012 à 19 h 30
Aux champagnes Herbert Beaufort à Bouzy (51)

Le 27 avril 2012 à 19 h 00
CRVC, Reims (51)

Le 19 avril 2012 à 15 h 00
Lycée Viticole, Avize (51)

Le 3 février 2012 à 19 h 00
Coopérative Viticole, Vandières (51)

Le 31 janvier 2012 à 19 h 00
Syndicat Général des Vignerons, Ville-sur-Arce (10)

Le 26 janvier 2012 à 19 h 00
Syndicat Général des Vignerons, Dormans (51)

Le 25 janvier 2012 à 19 h 00
Syndicat Général des Vignerons, Ludes (51)

Le 24 janvier 2012 à 19 h 00
Syndicat Général des Vignerons, Vert-Toulon (51)

Le 23 janvier 2012 à 19 h 00
Syndicat Général des Vignerons, Jonchery (51)

Le 20 janvier 2012 à 19 h 00
Salle des Fêtes, Damery (51)

Le 1 janvier 2012 à 19 h 00
Syndicat Général des Vignerons, Palais des Fêtes, Épernay (51)

Le 12 décembre 2011 à 20 h 30
Club Trésor Champagne, Château de Pierry (51)

Le 26 novembre 2011 à 21 h 00
Croisière COGEVI, Costa Victoria (Italie)

Extrait de « CO.GE.VI - Journal de bord 1921-2011 »

Avec l'automne, la date de la célébration des 90 ans de la CO.GE.VI approche et l'organisation prend toute sa vitesse… de croisière ! Les équipes de la CO.GE.VI. – Emmanuel Littière, Fabrice Babé, Valérie Charbonnier et Cédric Tisseron pour ne nommer qu'eux - appuyées par une agence événementielle préparent dans le moindre détail l'acheminement des 1430 personnes qui vont célébrer les 90 ans de la CO.GE.VI. à bord du Costa Victoria entre Pise et Rome.

Le 25 novembre 2011 à 21 h 00
Croisière COGEVI, Costa Victoria (Italie) Le Victoria

Extrait de
« CO.GE.VI - Journal de bord 1921-2011 »

Avec l'automne, la date de la célébration des 90 ans de la CO.GE.VI approche et l'organisation prend toute sa vitesse… de croisière ! Les équipes de la CO.GE.VI. – Emmanuel Littière, Fabrice Babé, Valérie Charbonnier et Cédric Tisseron pour ne nommer qu'eux - appuyées par une agence événementielle préparent dans le moindre détail l'acheminement des 1430 personnes qui vont célébrer les 90 ans de la CO.GE.VI. à bord du Costa Victoria entre Pise et Rome.

Le 18 novembre 2011 à 20 h 30
Auditorium Moët & Chandon, à Épernay (51)

Le 21 octobre 2011 à 19 h 00
Salle des Fêtes, à Mutigny (51)

Le 18 octobre 2011 à 19 h 00
Salle des Fêtes, à Hautvillers (51)

Le 14 octobre 2011 à 19 h 00
Villa Bissinger, à Aÿ (51)

 
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