Sales gosses…

À la lumière d’un examen de conscience un tant soit peut honnête, nous nous apercevons rapidement que l’affection que nous prodiguons à nos enfants est en grande partie bidon. Certes, de leur naissance à l’apparition de leur première quenotte, leur mutisme relatif compense leur gloutonnerie et leur égoïsme viscéraux, mais sitôt qu’ils montrent les premier signes d’une maîtrise du langage articulé, c’en est fini : à peine ont-ils péniblement réussi à articuler le mot pourtant ridiculement aisé à prononcer « Papa », qu’ils lui accolent celui de « Noël » ! Et s’ouvrent alors les portes des enfers…

Saint Nicolas, bénissant le boucher qui a débarrassé
la société de trois petits malfaisants.

Car, comme le savent intimement tous ceux qui ont eu le malheur d’obéir à l’injonction instinctive de l’espèce de se reproduire, les enfants n’ont qu’une ambition : posséder, accumuler, thésauriser !

Cette pièce, d’une haute tenue morale, sous prétexte de farce, se propose en réalité de venir en aide aux parents dont la progéniture, veule, criarde et pleurnicharde, n’en finit pas de réclamer, capricieuse et tyrannique, semblable à quelque Vincent Bolloré (en un peu moins grossier quand même, il est vrai). Elle n’est ni plus ni moins qu’un programme de défense intellectuelle contre l’emprise totalitaire des culottes courtes.