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Rejoignez-nous nombreux à la salle des fêtes pour la soirée photos spéciale Le Bal des Conscrits.
Occasion pour chacun de se réunir autour d’un moment festif, dont nous profiterons pour évoquer ensemble l’actualité du Parc, de la Compagnie et de la Résidence Par les communes.
Si vous avez des photographies ou des films et que vous souhaitez les faire partager lors de la soirée, merci de les envoyer par mail au plus tard le 31 octobre à l’adresse suivante : contact@diable4pattes.org.
Afin de rendre la soirée plus festive, merci d’apporter de quoi vous restaurer et partager (boissons, salé, sucré). Merci de nous confirmer votre présence pour le 31 octobre. L’organisation n’en sera que meilleure.
En espérant vous revoir bientôt.
L’équipe du Parc naturel régional de la Montagne de Reims
et Le Diable à 4 Pattes
Merci à Marie, Isabelle et Mauricette, Rosine, Cécile, Stéphanie, Laure et Delphine courageuses lavandières, avec mention spéciale pour celle qui a repris un rôle au déhotté, parfaite comme toujours – elle se reconnaîtra. Merci à Isabelle, Lili, Bernadette, Ginette, Ana, Martine, Christine, Laurence, Manu, Jean-Claude, Jean-Marc, Aline, Viriginie et Tiphaine, dames patronnesses d’un soir, scieur de toujours et nostalgique des batailles d’antan (« mais, mon colon, celle que je préfère, c’est la guerre de 14-18 »). Merci à Marco, Romain, Mathieu et Paquito, une scène pas facile dans des circonstances douloureuses. Merci à Laurence, Philippe, Antoine, Pascal, Matéo, Clara et Léo qui durent faire croire à la présence d’un authentique python sur leur scène et supporter la profération du mot « couilles » plusieurs centaines de fois dans la journée ; honneurs leur soient rendus. Merci à Philippe, Marielle, Isabelle, Anne, Valérie, Delphine, Claude, Marie-Jo, Galène, Clara, Camille, Aurore et Louis pour leur aventureuse exploration du monde du paranormal. Merci à Jean-Claude et Rémi qui burent, burent, burent toute la sainte journée sous un soleil de plomb. Merci à Johanne, Jean, Christelle et Caroline : ils gagnent un alambic de poche à retirer chez Goyard avant le 12 juin 2014. Merci à Martine, Daniel et leur petite-fille, patrons de café, poétesse, tourneur de manivelle et chanteuse en herbe. Merci à Jacques, que l’Éducation Nationale à coup sûr regrette de n’avoir pas compté dans ses rangs. Merci à Frédéric, Flavien et Johan, fiers piliers d’un bistrot éphémère. Merci à Raymond et Yves-Marie qui ont su révolutionner le jeu de dames, si ennuyeux. Merci à Olaf et Christian qui n’en sont pas venus aux mains en dépit d’une opposition toute fictive sur le sens de l’engagement. Merci à Cathia, Annie, Annick et Francine pour cette « Heure du thé » amère. Merci à Philippe et Audrey pour leur remake de « La vierge contre le goret ». Merci à Ingrid, Gaëlle, Christine, Marion et Caroline de nous avoir donné quelques idées pratiques pour calmer les ardeurs des machistes de tout poil.
Merci à Françoise, Jean-Jacques, Ana et Valentin (ainsi qu’à tous les enfants qui braillaient pour la plus grande gloire de la Patrie), en particulier à Ana qui, au milieu du très mauvais temps, s’est montrée aussi brave qu’il était souhaitable et à Françoise qui a connu le pire et ne pourra désormais connaître que le meilleur. Merci à Nicole, Isabelle, Margot, Eva, Manon, Gaspard et Victor – quand est-ce que vous ouvrez votre épicerie pour de vrai ? Merci à Manon et Édouard qui rendirent un hommage tout en finesse à Marie-Antoinette et, disons-le, déchirèrent grave leur race. Merci à Matteo et Luna, à la ville comme à la scène, insupportables et excellents. Merci à Alex, Lou, Laure et Marc : Guignol revenu d’entre les morts, ça valait le coup. Merci à Axel, Fanny, Pascale, Maryse, Chantal, Yohan, Lætitia, Pauline, Léo, Marie, Nathalie, Patrice et Romane : ça valait 4 étoiles, au minimum.
Léo
Merci au Comité des Fêtes de Vandières pour son travail tout entier. Merci à la commune de Vandières pour son accueil et pour avoir joué le jeu. Merci à Jean-François Desrousseaux de nous avoir pour quelques heures ouvert les portes de son magnifique jardin. Merci au Club des Loisirs Créatifs de Vandières pour les banderoles et les cocardes.
Merci à Thierry pour les fleurs innombrables. Merci à Titi et Marco pour les jeux, les peintures, les couleurs. Merci à Nicolas pour son coup de main de titan. Merci à Nino – son bourguignon marque définitivement une étape cruciale dans l’histoire de la gastronomie. Merci à Geneviève qui a battu le record du monde de confection de tartes aux fruits avec l’aide d’Éloi, qu’il faut remercier aussi pour ses photos magnifiques. Merci à Marie de Reims d’avoir bravé son lumbago tout au long de ce samedi et jusqu’à très tard. Merci à Marie de Châtillons pour son courage face à trente kilogrammes de pommes de terre. Merci à Viviane, venue du grand Nord et efficace en Diable. Merci à Odile, redoutable à la vaisselle. Merci à Rémi et Annick pour leur coup de main du dimanche (merci, merci, merci !) Merci à Lou d’avoir chanté avec talent et grâce des trucs improbables d’avant-guerre et merci à Françoise Danger et son orchestre. Merci à José pour le cheval et la charette. Merci aux enfants de l’école de Venteuil et à leur instituteur Olivier. Merci, pour leurs costumes, à la maman de Laurence de Louvois et à Estelle de Venteuil. Merci à Aurélie de Pierry pour son aide précieuse sur la collusion entre l’Allemagne et les maisons de champagne. Merci à la distillerie Goyard pour l’alambic qu’elle a confié à nos soins. Merci à Édith, Jeannine et Manon qui ont beaucoup, beaucoup sué pour la plus grande gloire du Seigneur en cette journée du 7 juin de l’an de grâce 2014.
Édith
Et un immense MERCI à Nathalie de Tincourt
pour son soutien de tous les jours, son amitié et ses photos.
On en oublie ? C’est sûr.
Qu’ils nous pardonnent et merci à eux.
***
Le Diable à 4 Pattes
Les répétitions du Bal des Conscrits vont bon train. Sous les houlettes d’Élodie Cotin, de Christian Termis et d’Isabelle Morin, et cornaqués par Lou Mary, les comédiens amateurs de Vandières, Venteuil, Germaine, Louvois… jouent et rejouent inlassablement les scènes qui constitueront le corps du spectacle du samedi 7 juin.
Parmi les personnages qui vivront le temps d’une après-midi, on rencontre Gaston Replais, notaire lubrique et libidineux peu embarrassé de moralité. Le voici à l’œuvre avec Marguerite, domestique infortunée…
Gaston. — Marguerite ! Marguerite !
Marguerite. — Ah, c’est vous, Monsieur, vous m’avez fait peur.
Gaston. — Approche-toi, Marguerite.
Marguerite. — Mais…
Gaston. — Allons, Marguerite, approche.
Marguerite. — Mais, Monsieur, je dois…
Gaston. — Ah, Marguerite, ne sois pas timide, allons, viens, viens, je sais tout. Viens.
Marguerite. — Mais, Monsieur, je…
Gaston. — Marguerite, nous sommes seuls, c’est inespéré, profites-en, dis-moi tout.
Marguerite. — Monsieur, vraiment, je dois… Il faut que je…
Gaston. — Approche-toi. Allons, plus près. Voilà, c’est mieux.
Marguerite. — Monsieur, je dois apporter ces œufs à Gabrielle.
Gaston. — Gabrielle attendra un peu, nous ne sommes pas si pressés de dîner. Tu as faim, toi, hum ? Non, hein ? Allons, approche-toi encore, encore un petit peu. Voilà, bien. Alors, dis-moi tout, Marguerite.
Marguerite. — Euh…
Gaston. — Tu n’as rien à me dire ?
Marguerite. — Euh, mais non. Non, Monsieur.
Gaston. — Tu es sûre ?
Marguerite. — Eh bien, Monsieur, je… Non.
Gaston. — Hum, vraiment ? Tu peux parler en toute franchise, tu sais, tu peux tout me dire – il n’y a personne pour écouter et ce n’est pas moi qui irait le répéter – hein ?
Marguerite. — Écoutez, Monsieur, les œufs, vraiment, il faut que je…
Gaston. — Ah, Marguerite, Marguerite ! Reste là. Je comprends. Je te comprends, Marguerite. Ce n’est pas facile à dire. C’est quelque chose qui te trouble, qui te pèse, c’est ça, hum ? Ah, tu es jeune encore. Tu es bien jeune. Je vais t’aider. Voilà, oui, je vais t’aider, je vais t’aider à mettre des mots sur les choses…
Marguerite. — Monsieur, vraiment, les œufs, si vous voulez bien m’excuser, je…
Gaston. — Oh non, non, non, non, non, tu restes là. Tu sais, Marguerite, il faut savoir oser dans la vie, il faut savoir franchir le pas au bon moment. Et le moment est venu, crois-moi, tu ne peux plus reculer.
Marguerite. — Monsieur, vraiment, je ne comprends pas, vraiment, il faut que je…
Gaston. — Marguerite. Regarde-moi. Je sais bien ce qui t’arrive.
Marguerite. — Monsieur…
Gaston. — Regarde-moi bien. Hum ? N’est-ce pas ?
Marguerite. — Monsieur, je ne…
Gaston. — Allons, allons. (À propos de lui-même.) Ces épaules, ce port de tête, cette silhouette, cette prestance… Je te comprends, Marguerite, je te comprends bien. Vous êtes toutes un peu les mêmes. Un homme, le charme…
Marguerite. — Monsieur, vraiment je…
Gaston. — Allons, dis-le.
Marguerite. — Mais, Monsieur…
Gaston. — Dis-le, ne te fais pas languir toi-même.
Marguerite. — Mais enfin, Monsieur, dire quoi ?
Gaston. — Mais ce que tu éprouves pour moi, Marguerite : la passion, le désir, l’amour.
Marguerite. — Pardon, Monsieur ?
Gaston. — Tss tss ! Pas de faux-semblants entre nous, Marguerite. Je le vois, je le sens, j’ai l’habitude – tu n’es pas la première à qui je fais cette impression. Tu rougis quand je parle, tu frémis quand j’approche, tu trembles au son de ma voix, hein ? Hum…
Marguerite. — Mais, Monsieur…
Gaston. — Hum, Marguerite…
Marguerite. — Mais Monsieur, Monsieur !
Gaston. — C’est ça, cabre-toi, Marguerite, cabre-toi, ma pouliche !
Marguerite. — Mais enfin, lâchez-moi !
Gaston. — Oh, Marguerite, Marguerite, allons, tu veux jouer, c’est ça, c’est donc ça ? Eh bien, jouons, jouons !
Marguerite. — Mais, Monsieur, vous êtes fou ! Mes œufs, mes œufs !
Gaston. — Fou, moi ? Les ai-je inventées, tes œillades dans l’escalier ?
Marguerite. — Les œillades ? Mais, Monsieur, je pleurais, je faisais les poussières, et j’en avais une dans l’œil !
Gaston. — Oh, la petite polissonne ! Et tes soupirs dans la chambre l’autre jour, hein, tes soupirs ? Tu ne les as pas poussés, peut-être ?
Marguerite. — Mais, Monsieur, je portais votre seau d’aisance, et c’est qu’il est lourd, votre seau !
Gaston. — Ah, la coquine ! Si jeune encore, déjà si femme ! Ah, viens, viens-là, te dis-je !
Marguerite. — Ah, mais, Monsieur, arrêtez !
Gaston. — Arrêter ? Mais il faudrait encore que tu le veuilles, friponne ! N’est-ce pas que tu riais, l’autre soir, à mes bon mots, n’est-ce pas ? Je t’ai entendue !
Marguerite. — C’était votre moustache, Monsieur, votre moustache…
Gaston. — Et quoi, ma moustache ? Ah, c’est donc ma moustache qui t’attire ! Embrasse-la, donne-lui un bécot, j’ai le poil doux !
Marguerite. — Mais votre moustache était souillée de crème anglaise, Monsieur ! Mes œufs, Monsieur, attention à mes œufs !
Gaston. — Ah, tu as toutes les ruses, petite garce ! Viens-là, friponne, viens-là ! (Chantant.) « Si tu veux faire mon bonheur, Marguerite, Marguerite ! »
Marguerite. — Monsieur !
Gaston, chantant. — « Si tu veux faire mon bonheur, Marguerite, donne-moi ton cœur ! »
Marguerite. — Monsieur !
Gaston. — Ah, Marguerite, je vais te révéler à toi-même ! Tu vas connaître l’amour et l’abandon dans mes bras et la passion sous mes baisers ! La fièvre s’empare de moi, ton corps est un brasier, je suis ton bichon, je suis tout à toi, laisse-moi calmer le feu qui te dévore !
Marguerite. — Monsieur !
Gaston. — Ah, tu es brûlante !
Marguerite. — Monsieur !
Gaston. — Ah, comme tu sens bon !
Marguerite. — Non, mais ça suffit maintenant, oui ! Vous allez me lâcher, espèce de gros goret !
Gaston. — Hein ? Quoi ? Comment ?
Marguerite. — Monsieur, Monsieur…
Gaston. — Qu’est-ce que tu as dit ? Qu’as-tu osé dire ?
Marguerite. — Rien, rien, Monsieur, rien…
Gaston. — Répète un peu !
Marguerite. — Monsieur, rien, je vous jure…
Gaston. — « Goret », c’est ça que tu as dit, hein ? Et même « gros goret » ! « Gros goret » ! Non, mais pour qui te prends-tu ? M’insulter, moi, ton employeur, ton patron, ton maître !
Marguerite. — Je vous demande pardon, Monsieur, mais vous me faisiez mal…
Gaston. — Me faire insulter par une bonniche sous mon propre toit ! Non, mais c’est le monde à l’envers ! Ah, mais ça ne va pas se passer comme ça ! Ah, non, ça je te le jure ! Où est-ce que tu te crois, espèce de gourde, misérable imbécile ? À peine sortie de la misère, ça relève la tête et ça vous mord ! À qui crois-tu avoir affaire, bon sang de bonsoir, hein ?
Marguerite. — Mais, Monsieur…
Gaston. — Tais-toi, souillon !
Marguerite. — Mes œufs, Monsieur, ils sont tout cassés…
Gaston. — Tes œufs ? Comment tes œufs ? Mes œufs, oui ! Ce sont mes poules ! Mes poules, mes œufs ! Et voleuse avec ça ! Ah, voilà, c’est ça, tu es démasquée ! Tu es une voleuse, une voleuse sournoise et vicieuse ! Ah, j’ai compris ton manège, espèce de répugnante petite punaise. C’est pour mieux me dépouiller que tu m’aguichais.
Marguerite. — Mais, Monsieur…
Gaston. — Ne te fatigue pas, va, j’ai tout compris. Je vais te régler ton sort avant la fin de la journée. Ah, tout s’explique à présent, les provisions qui s’amenuisent, l’argenterie qui disparaît, les bijoux de ma femme qui s’évanouissent comme par enchantement ! Ah, oui, tout s’explique !
Marguerite. — Mais, Monsieur, c’est faux ! Je n’ai jamais rien volé !
Gaston. — Tu expliqueras ça aux gendarmes !
Marguerite. — Mais…
Gaston. — File ! Hors de ma vue ! Disparais ! Je ne veux plus te voir ! Va empaqueter tes guenilles et débarrasse-moi le plancher !
Marguerite. — Monsieur !
Gaston. — Tout de suite ! (Marguerite sort.) Ah, non mais, quelle gourde, quelle insolente idiote… Elle ne sait pas ce qu’elle a raté, l’imbécile. Pff ! Bon. Allons alléger ma femme de quelques boucles d’oreille. Il y a justement une course la semaine prochaine.
Il sort.Pour l’inauguration du Sentier des loges de vignes, le Parc naturel régional de la Montagne de Reims a demandé au Diable à 4 pattes d’interpréter une petite scène expliquant les tenants et les aboutissants de ce sentier pédagogique. C’est ainsi qu’à Trépail, au pied d’une loge de vigne fraîchement restaurée, en cette matinée du dimanche 25 mai heureusement ensoleillée, les randonneurs ont pu retrouver deux personnages déjà croisés lors du coup d’envoi de la résidence : Madame la Conseillère Municipale et Monsieur le Chargé de Mission. Tout en disposant les flûtes et les gâteaux apéritifs de l’inauguration, la Conseillère et le Chargé de Mission devisent et discutent de l’utilité des loges et de l’intérêt de leur conservation : ce qui semble évident à l’un paraît à l’autre relever de la lubie. Quoi qu’il en soit, c’est l’occasion d’évoquer le passé de ces loges et d’aborder la délicate question de la moralité des filles de Trépail, en tout cas telle qu’elle fut évaluée en 14-18 par les soldats de passage en ces lieux…
LUI. — Mais quoi, vous, par exemple, vous y êtes attachée à ces loges, tout de même ?
ELLE. — Celle-ci ? Non. Celle de mon grand-père, là haut, oui. Mais c’est familial, c’est personnel. (À propos des coupes.) Non, non, non, non, pas comme ça. Laissez-moi faire, ouvrez les sachets plutôt — ça vaudra mieux. Qui ça intéresse, ma loge ? Trois planches, quatre clous, un banc délabré. C’est bon pour ranger la bêche, pour les pique-niques le dimanche, prendre un peu le frais, manger dehors. Et encore, les gamins : « Y a pas l’ordinateur ! Ça capte pas ! Je m’ennuie ! » Vous voyez… On s’en fiche, ce sont des vieilleries, tout ça. C’est quand même un peu de l’argent jeté par les fenêtres, si vous voulez mon avis.
LUI. — Tout le monde ne dit pas comme vous. Il y a des tas de gens qui y tiennent, qui s’y intéressent, qui veulent qu’on conserve quelque chose, même si ce ne sont que quelques traces. Un peu comme pour les soldats, là…
ELLE. — Mais bien sûr, les gens ont peur du temps qui passe. Ils se voient vieillir, ils se rendent compte que rien ne résiste, qu’ils vont tomber en poussière, qu’ils finiront par n’être plus rien qu’un vague souvenir dans la mémoire de leurs arrière-arrière-petits-enfants — et puis après, plus rien. Alors, évidemment, ça leur fait peur. C’est pour ça ! Ils se rattachent. Et comme ils n’ont pas de cathédrale sous la main, ce sera la cabane à outils du grand- père. Alors que, excusez-moi, mais quand même, bon, hein : une loge de vigne, c’est pas Chambord.
LUI. — Mais euh…
ELLE. — « Mais euh… » Vous voyez, j’ai raison.
Photo : l'Union
La troupe de théâtre amateur du Chaudron, animée par Élodie Cotin, donne ce soir à la M.J.C Intercommunale d'Aÿ la première représentation de La Chanson d'Albertine, une pièce écrite par Sébastien Weber spécialement pour la troupe dans le cadre des commémorations de la « Grande Guerre ».
Joséphine. – Dieu me pardonne, cette guerre est une bénédiction, un vrai cadeau du ciel. (Albertine lui fait boire un sirop.) Pouah ! Ce sirop sent le purin. Donnez-moi mon verre. Pas trop, là, merci. Les affaires n’ont jamais été si florissantes. Que ces crétins s’entretuent ! Les hommes sont comme ça, ils s’épanouissent dans la guerre. Ça doit avoir un rapport avec ce qui leur pend entre les jambes. Ça a même l’air de faire du bien à mon andouille de fils. Il ne démérite pas. Je l’autoriserai peut-être à se rendre à sa chasse cet hiver… Vous ne trouvez pas qu’il a l’air moins empoté ces derniers temps ?
Albertine. – Je ne sais pas, Madame.
Joséphine. – Évidemment. Vous ne savez jamais rien, vous. Vous me faîtes penser à ce personnage de livre pour enfants, cette boniche idiote, comment s’appelle-t-elle déjà ? Filassinne ? Patassinne ?
Albertine. – Bécassine, Madame.
Joséphine. – Bécassine ! La charmante gourde ! Vous n’êtes pas Bretonne, au moins ? D’où êtes-vous, déjà ?
Albertine. – Du Poitou, Madame.
Joséphine. – C’est ça. Quelle infamie, le Poitou ! Pire que la Bretagne. Des alcooliques, des éleveurs de chèvres, des rebouteux, des catholiques. Répugnant ! Et puis j’avais demandé un laideron… Vous êtes beaucoup trop jolie pour un laideron du Poitou. La guerre impose des sacrifices, je suppose. Mon gros benêt de fils ne vous court pas après au moins ? Savez-vous qu’il a pissé au lit jusqu’à seize ans ? Vous ne voudriez pas qu’il vous plante son machin pisseux dans la culotte ? Il ferait beau voir ! Je ne sais pas combien de bâtards il a pu semer, mais je vous préviens qu’avec moi, ça ne prend pas. La fortune des Parnault-Lagadère ne s’éparpillera pas. Tenez-vous le pour dit. (Albertine lui fait boire un autre sirop.) Pouah ! Mon verre. Pas trop, là, merci. De toute manière, il ne doit pas savoir s’en servir ou alors c’est que ma grosse idiote de bru est stérile comme un mulet. Une fille Pochat, pourtant… Une dote d’un million et pas moyen de pondre un héritier, quel gâchis. Et maintenant, à leur âge… Mais bon, cette dondon a eu du génie avec son comité des veuves de guerre, là… Comment est-ce qu’elle appelle cela déjà ?
Albertine. – Le Comité de la Veuve Française, Madame.
Joséphine. – Hum… (Désignant son livre de comptes.) Notez mille francs pour ma grosse bru et son comité. (Replongée dans le livre.) Une bénédiction, un vrai cadeau du ciel ! Six cent mille obus rien qu’en février. Encore un an à cette allure et nous serons plus riches que les Dassault.
Albertine. – C’est l’heure de votre bain, Madame.
Joséphine. – N’oubliez pas la bouteille, Bécassine.
Albertine. – Oui, Madame. Albertine, Madame.
Joséphine. – Albertine, Bécassine, Poitou, Bretagne, c’est du pareil au même. Des catholiques alcooliques. N’oubliez pas la bouteille.
Albertine. – Oui, Madame.
Commencés en février à Vandières, les ateliers de théâtre ouverts par la Compagnie pour préparer le spectacle Le Bal des Conscrits, qui sera donné le samedi 7 juin à Vandière à partir de 15 heures dans le cadre de l’opération Par les communes, touchent désormais plusieurs autres communes.
Aux 25 participants de Vandières s’ajoutent à présent 50 volontaires de Louvois, 15 enthousiastes de Germaine, 12 Venteuillats et Venteuillates, ainsi que les membres des troupes amateurs du Chaudron (M.J.C Intercommunale d'Aÿ) et de Rosnay. La benjamine est âgé de quatre ans ; le doyen de quatre-vingt sept…
Les inscriptions ne sont pas closes ! Que vous habitiez Vandières, Venteuil, Germaine, Louvois, Châtillons-sur-Marne, Belval, Reuil (liste non exhaustive), vous êtes les bienvenus ! Si jouer la comédie ne vous tente pas, sachez que nous cherchons aussi des figurants (un costume et voilà…), des bénévoles pour la cantine ou l’organistation. N’hésitez pas à nous contacter (directement par mail).
Des ateliers se tiennent dans les communes suivantes au moins une fois par semaine : Vandières, Germaine, Louvois et Venteuil.